Sud de Basse-Terre en Guadeloupe : Basse-Terre ville et Vieux-Fort

Tandis que ces derniers s'installaient au nord de l'île, du côté de la pointe Allègre, massacrant les Caraïbes pour établir leurs plantations, les bons pères se voient concéder le sud de l'île, entre la pointe des Gallions (où ils venaient faire de l'eau à une fontaine proche de la côte) et la Petite Rivière.
Les premiers colons s'installent et commercent. Aubert est nommé lieutenant général avec pour consigne d'établir la colonie par la construction d'un bourg. Un seigneur normand, Charles Hoüel, nommé gouverneur de la Guadeloupe, est à l'origine de la construction de Basse-Terre après le rachat à la Compagnie des Isles en 1643... contre 60 000 livres réglées en tabac !
Au fil des siècles : dès lors Basse-Terre va s'affirmer comme la capitale administrative de la Guadeloupe. Charles Hoüel fait construire une superbe maison fortifiée sur une colline qui domine la rade. C'est l'actuel Fort Louis Delgrès (ancien fort Richepance). En 1651, les carmes et les jésuites sont appelés pour évangéliser les populations et apporter les secours de la religion à des colons souvent dissipés. Les carmes édifient un quartier toujours pittoresque, celui du Carmel, sous le fort Delgrès.
Au gré des siècles, s'installent le palais du gouverneur (devenu la préfecture), ainsi que toutes les administrations d'une ville-préfecture : cour d'appel, palais de justice, assemblées locales... La plupart de ces édifices ont été construits après le cyclone de 1928 qui a ravagé la Guadeloupe.
Aujourd'hui, Basse-Terre est une ville administrative au charme indéniable. Il faut s'y promener à pied, prendre le temps de voir. Imaginez la ville il y a 2 siècles, au siècle passé. C'est une ville riche d'histoire au patrimoine indéniable :
- La cathédrale Notre-Dame de la Guadeloupe érigée en 1736 en pierre de taille ; la Maison des Corsaires, rue du Père Labat date de 1761 ; la Maison Chapp, rue du Cours Nolivos, est classée monument historique ; l'Hôtel de Ville, construit au XIXème siècle est également un très beau bâtiment ; la place du Soldeur où les esclaves étaient vendus et qui accueillit la guillotine à la Révolution.

VIEUX-FORT
Sur la D6, à la pointe de l'île la position stratégique saute aux yeux du visiteur. Des falaises volcaniques plongent en abrupt sur la mer, une pointe s'avance vers le Sud prête à labourer les vagues écumantes, avec avec à la proue un phare majestueux érigé en 1955. La mer des Caraïbes côtoie l'Atlantique dans ce corridor ventilé qu'on nomme canal des Saintes.
Les Caraïbes occupèrent ce site très tôt. L'Olive et du Plessis les en chassèrent. Les colons installés, il fallait défendre la place des convoitises anglaises. Le lieu s'y prêtait admirablement et la défense devait être efficace. Le Fort Royal fut donc édifié au-dessus de la Pointe avec une vue imprenable sur les îles des Saintes. On verrouilla le littoral avec des batteries. Certaines sont encore là, bouches à feu inutiles tournées vers l'horizon : au Vieux-Fort lui-même, à Grande Anse, près de Trois-Rivière. Une inscription encore lisible sur la plupart de ces canons, à jamais silencieux, en atteste l'origine : "fonderie royale de Ruelle". Les arsenaux de cette petite bourgade charentaise ont longtemps équipé "la Royale".