Ephèse / Efes n° 2

ÉPHESE n° 2 : Le nouvel Ephèse chrétien, rebaptisé Haghios Theologos, est entouré d'un rempart, défendu par une citadelle et orné d'une basilique dédiée à Saint Jean, bâtie sur l'emplacement présumé du tombeau de l'apôtre. Pendant ce temps, l'ancien Ephèse hellénistique et romain est dévasté par une incursion arabe, envahi par les marécages et les brousailles. Conquise par les Seldjoukides en 1304, la ville est rebaptisée Ayasoluk ; la localité deviendra Selçuk au début du siècle, tandis que le nom d'Efes s'applique plutôt au champ de ruines.
Les vicissitudes de l'Histoire ne doivent pas faire oublier le rayonnement spirituel de la ville à ses différents stades. Ephèse était célèbre dans l'Antiquité pour son culte rendu à Artémis dans un temple que sa somptuosité faisait classer par les Sept Merveilles du monde. La mémoire de Saint Jean suscita à l'époque chrétienne la création de la basilique, qui devint le pôle de la chrétienté. La basilique d'Ephèse était l'une des sept églises de l'Apocalypse, tandis que l'église de la Vierge abrita deux conciles. Par la suite, la mosquée d'Isa Bey, élevée sur la colline d'Ayasoluk, est devenue un sanctuaire important pour les musulmans.
Bien qu'il ne subsiste rien de la première ville, les ruines de l'antique cité abondent. Au sud de cette route, dans la plaine et sur les pentes des collines, s'étale la ville hellénistique et romaine, où de somptueuses avenues pavées de marbre (voie Arcadienne, rue de Marbre, rue des Courètes) desservent un stade, un théâtre, l'admirable bibliothèque de Celsius, deux agoras, le prytanée, de superbes demeures patriciennes, des temples, des fontaines et l'enceinte de Lysimaque. Au sud de la muraille, la maison de la Vierge est isolée dans un recoin bucolique. En bordure du Selçuk, la colline d'Ayasoluk porte toujours sa forteresse et la basilique Saint Jean, tandis que, dans une zone marécageuse bordant la route de Kusadasi, les fouilles dégagent l'Artemision, c'est-à-dire le temple dédié à Artémis.