Cap-Vert : Carnet de Voyages Chris2neuX

La dizaine d'îles de l'archipel du Cap Vert correspondent, à première vue, à l'image qu'on se fait des îles tropicales : de merveilleuses plages de sable blanc sur fond de pics volcaniques. Mais ce n'est pas le paradis. L'archipel du Cap Vert se trouve, en effet, dans la bande climatique sahélienne et, malgré 645 km qui le séparent des côtes africaines, il en subit parfois, les effets dévastateurs (75 000 morts de la sécheresse en 1900), et même un certain type d'isolement, comme les pays africains les plus défavorisés.
Aucune rivière ne court sur ses terres, et le sol volcanique laisse s'infiltrer l'eau des rares pluies. La grande sécheresse de 1968-1972 a donné un coup d'arrêt brutal au développement agricole, même dans les fonds de vallée, plus humides, et sur les hauteurs, plus fraîches ; 40 000 Cap-Verdiens ont été ainsi obligés d'émigrer en Europe (Portugal) ou aux Etats-Unis. Ils ont été utilisés par la puissance colonisatrice pour occuper les emplois administratifs dans les possessions portugaises africaines. Plus tard, ils ont constitué le fer de lance de la lutte anti-coloniale au Portugal et dans certains pays lusophones africains, comme la Guinée-Bissau.

Le Cap Vert est l'une des plus petites nations du monde avec 4 033 km², et aucune ressource miracle ne semble lui permettre de surmonter ses difficultés naturelles. L''archipel se divisent en deux groupes d'îles réparties sur deux axes suivant leur position face aux alizés :
- Les îles au vent (Barlavento) : Santo Antào (779 km²), Sào Vicente (227 km²), Sào Nicolau (343 km²), Santa Luzia (45 km²), Sal (216 km²), Boa Vista (67 km²)
- Les îles sous le vent (Sotavento) : Santiago (991 km²), Maio (269 km²), Fogo (476 km²), Brava (67 km²).
Santiago (Sào Tiago) abrite la moitié de la population, dont la capitale est Praia. Le port de Mindelo sur l'île de Sào Vicente, est l'une des cités urbaines importantes également.
En général, les côtes des îles sont arides. Les meilleurs sols se trouvent en altitude, et les montagnes sont recouvertes d'une forêt claire en voie de disparition. Les sommets sont élevés ; le Fogo, un volcan en activité dans l'île du même nom, culmine à 2 829 m. La surpopulation et des siècles de surexploitation ont gravement endommagés les sols. Le climat est tropical, tempéré par les vents du N-E, mais cette agréable température et parfois contrariée par la proximité du Sahara et ses vents désséchants.

Les îles sont été découvertes par le Portugais Diogo Gomes en 1460, et colonisées 2 ans plus tard par des colons portugais qui introduisirent des esclaves du continent. L'archipel (et son île principale Sào Tiago) devint rapidement une base de départ pour l'exploration des côtes africaines, puis une escale sur la route du Brésil, et un point de regroupement d'esclaves du golfe de Guinée, avant leur envoi en Amérique. Jusqu'à une date récente, les îles du Cap Vert ont été utilisées comme station de ravitaillement sur la route maritime Europe-Amérique du Sud. La population, plur la plus grande partie métissée d'anciens esclaves et d'Européens, pratique essentiellement la pêche et l'agriculture.
Après l'indépendance, une réforme agraire a supprimé le métayage qui s'exerçait sur les deux tiers des terres cultivables. Les productions minérales sont le conditionnement du sel ("Sal") et l'exploitation de la pouzzolane, pierre volcanique utilisée dans les cimenteries.
Le Cap Vert est est devenu indépendant en 1975, après 5 siècles de domination portugaise, conjointement avec la Guinée-Bissau, sous la houlette de la même direction politique, à prédominance cap-verdienne. En 1981, chaque pays a créé son propre parti, et le Cap Vert est retourné à son isolement insulaire. L'économie est très dépendante de l'aide internationale et des Cap-Verdiens émigrés à l'étranger. Le pays est en effet obligé d'importer une grande partie de sa nourriture, et les projets soumis aux possibilités en eau potable. On compte également sur la pêche et le tourisme.